Pour le Liban, 2022 est une année décisive et peut-être redoutable.

Paris,
le 26 janvier 2022

Pour échapper aux multiples risques qu’ils auront à affronter lors des prochaines échéances électorales, les Libanais vont avoir besoin de tous leurs Amis.

Mais les Amis, les vrais, sont plutôt rares !

Lors du colloque qui s’est tenu au Sénat le 23 novembre dernier sous le parrainage du Président du Sénat, sur le thème « Soutenir le peuple libanais confronté à une crise sans précédent : l’action de l’Ordre de Malte au Liban », Monsieur Gérad Larcher, a fait appel aux Amis du Liban en disant :

« Les amis c’est comme les étoiles,
c’est pendant la nuit qu’on peut les compter.
Puisqu’on est pendant la nuit, les Amis du Liban
doivent se compter »

L’amitié franco-libanaise est solide et a été cimentée au cours des neuf derniers siècles. Les Libanais vont en avoir encore besoin au moment où leur pays se retrouve à la croisée des chemins.

Mener de front la lutte contre la désespérance alors que la pauvreté frappe durement plus de 80% de la population est une immense tâche.

Espérer voir émerger les bonnes pratiques de gouvernance dans ce pays si complexe, à la veille d’échéances électorales décisives alors que les institutions sont paralysées et que la corruption règne au sein d’un État sans réelle souveraineté, est un pari totalement hasardeux.

Si l’horizon peut paraître particulièrement sombre, Malte Liban croit fermement que tout espoir est loin d’être perdu, car nous le savons tous, les Libanais sont toujours prêts à rebondir pour autant que les conditions redeviennent un tant soit peu favorables.

Pour qualifier la véritable vocation du Pays du Cèdre, tourmenté par plus de 46 ans de guerres et de crises, Jean-Paul II se plaisait à le qualifier de « Liban Message », mais aujourd’hui, nombreux sont les pessimistes qui annoncent déjà sa disparition.

En ce début d’année, les experts sont pessimistes : ils nous annoncent qu’à compter du jour où l’effondrement économique sera stoppé, il nous faudra attendre pas moins de 20 à 25 ans pour retrouver le niveau du PIB que l’économie libanaise représentait en 2018.

Ce qui revient à dire que le retour à la prospérité n’est pas à attendre avant 2045 ou 2050.

Dans ce contexte alarmant, la mobilisation de la Communauté Internationale reste insuffisante.

Elle imagine bien faire en dénonçant en vain les responsables, les corrompus, les faiseurs de guerres sous tutelle régionale sans pour autant secourir une population prise en otage dont le choix ne se limite désormais qu’à deux tristes options : la résignation ou l’exode.

Rien que pour acheter une entreprise de jeux, un groupe privé décide de débourser plus de 68 milliards de dollars. L’information vient de tomber via un laconique communiqué de presse : « En s’apprêtant à débourser la somme astronomique de 68,7 milliards de dollars pour racheter Activision Blizzard, Microsoft veut étendre encore davantage son empire sur le marché compétitif et lucratif des jeux vidéo ».

Mais pour arracher les enfants du Liban à la faim et à la désespérance, la Communauté Internationale serait-elle prête à débourser ne serait-ce que 1% de ce montant ?

Le cynisme de notre époque n’empêche évidemment pas notre monde de tourner tant bien que mal même si la désespérance des uns n’émeut plus les coeurs et que la richesse des autres n’a plus vraiment de sens.

Seule, demeure l’irresponsabilité des puissances dominantes et celle de cette Communauté Internationale si timorée qui, de guerre lasse, abandonne à son triste sort le peuple libanais pris en otage.

En attendant, l’exode est violent. Le pays continue à se vider de ses médecins, de ses ingénieurs, de ses industriels, de ses jeunes étudiants… Où en sera le Liban dans cinq ans, dans dix ans, dans vingt ans ?

Dans son sermon prononcé lors de la famine qui avait ravagé le Liban pendant la première guerre mondiale, le Bienheureux Abouna Yaacoub disait :

« Nous considérons qu’un temps horrible s’est abattu sur nous, …
le présent nous fait peur, l’avenir nous fait trembler. Allons-nous perdre courage et désespérer ?
Non certes ! L’adversité ouvre les yeux que le bonheur avait fermés.
Accrochons-nous à la Divine Providence ! »

Il avait bien raison Abouna Yaacoub ! Nous n’allons ni perdre courage ni désespérer car un Pays riche de plus de quatre mille ans d’histoire, doté de puissantes amitiés séculaires et dont la foi et l’audace de son peuple ont déjà déplacé des montagnes, ne meurt pas : il renaît.

Si le Liban d’hier, celui des équilibres précaires et des allégeances aux puissances régionales est en train de s’effondrer, un autre Liban naîtra demain.

Il faut en garder l’espérance et surtout travailler dès aujourd’hui pour que le Liban retrouve le plus vite possible sa vocation première : un pays souverain, source de paix et de prospérité régionale.

Tenter de sauver le Liban, secourir le plus pauvre et le plus démuni est un acte de solidarité.

Mais au-delà de tout le bien apporté à la détresse humaine, l’urgence de sauver le Liban s’impose encore plus particulièrement pour nous, Français, car ne l’oublions pas, ce Pays Ami, appelé autrefois « l’Autre France », est un des points d’ancrage essentiels pour défendre et sauvegarder l’influence de la
France et de sa culture dans la région sensible du Moyen Orient.

Si secourir la population libanaise est un acte fondamentalement salvateur, défendre le Liban en tant que pays souverain est une nécessité impérieuse pour les intérêts français.

C’est pourquoi, en ce début d’année, nous formulons nos chaleureux remerciements et nos plus sincères voeux à tous ceux qui nous ont soutenus, en espérant de pouvoir encore accroître en 2022 les aides que nous apporterons ensemble à ce Pays Ami de la France, car « Les Amis c’est comme les étoiles … » !

Bonne année à vous tous !

Charles-Henri d’ARAGON,
Président d’Honneur

Albert KFOURI,
Président

Pour faire un don cliquez ici
(Déduction fiscale : tout don bénéficie d’un crédit d’impôt égal à 66% des versements effectués)

Partagez sur les réseaux sociaux