Face à la détresse des patients au Liban

Agissons avec détermination et pragmatisme

Août 2022

Les ravages de la pauvreté

Depuis deux ans déjà, les Libanais attendent que l’enquête judiciaire concernant l’explosion de Beyrouth dénonce les coupables et rende justice aux victimes.

En attendant, le secteur hospitalier au Liban, qui était déjà au bord du gouffre, risque maintenant de s’effondrer : en l’espace de deux ans, plus de 30% des établissements hospitaliers du Liban ont déjà fermé leurs portes. La moitié des professionnels de santé ont été contraints de quitter le pays à la suite de la crise financière, l’approvisionnement des hôpitaux en médicaments et en équipements est de plus en plus chaotique et beaucoup de traitements spécifiques pour les maladies graves et chroniques ne sont plus assurés en raison de leur cherté.

L’explosion du 4 août 2020.
L’explosion du 4 août 2020.

Ainsi, la grande majorité des patients atteints de pathologies graves nécessitant des soins hospitaliers et des examens sophistiqués sont abandonnés à leur sort et laissés sans soins.

Même les huit grands Centres Hospitaliers Universitaires de Beyrouth ont perdu une grande part de leurs capacités depuis l’explosion du 4 août 2020. Ils n’ont plus de moyens financiers pour investir dans le renouvellement incontournable des équipements hospitaliers de base. Aujourd’hui, on ne compte plus qu’à peine cinq machines IRM de moins de cinq ans d’âge dans tout le Liban.

Une immense détresse : des cancéreux ne sont plus soignés

La très grande majorité de la population se retrouve dans l’impossibilité de se faire soigner dans les hôpitaux à cause de l’effondrement total du système de sécurité sociale provoqué par la très violente dévaluation de la devise libanaise qui a perdu près de 20 fois sa valeur en l’espace de deux ans. Le coût des soins et médicaments revient donc en très grande partie à la charge du malade.

A titre d’exemple, une personne dont le salaire est au SMIC devra consacrer l’équivalent de trois ou quatre mois de salaire pour effectuer un simple scan ou IRM. Et l’on recense officiellement au Liban 12.000 nouveaux cas oncologiques chaque année (1).

La plus grande détresse touche les patients atteints de cancer, notamment les enfants. Outre les traitements médicamenteux très onéreux, ils devraient bénéficier d’un suivi de diagnostics périodiquement réévalués et de soins hospitaliers. Tous ces soins, prodigués dans un pays normal leur sont devenus inaccessibles !

Les poignants appels au secours

Tous les mois, notre association Malte Liban est plusieurs fois contactée par des familles vivant au Liban pour implorer le financement de soins ou de médicaments pour un père, une mère ou un enfant atteint d’un cancer et pour lesquels elles n’ont même pas de quoi financer les analgésiques de base.

Ceci est intolérable !
Peut-on laisser s’installer une telle détresse ?
Qui pourrait accepter que la souffrance devienne une fatalité ?

Pour secourir efficacement et durablement les patients et le secteur hospitalier libanais, il faudrait mobiliser des moyens de grande ampleur dont seule la Communauté Internationale est capable. Mais l’indifférence s’installe et le monde entier ne songe plus qu’à cette nouvelle guerre au centre de l’Europe et dont nul ne sait aujourd’hui quels seront les lourds tributs de souffrance qu’elle réservera au monde entier.

Ce que vivent les Libanais est d’une criante injustice : un peuple entier est pris en otage par la pauvreté, la turpitude des pouvoirs locaux et l’immobilisme des puissances régionales et mondiales censées le secourir. Le Liban serait-il devenu à ce point un pays oublié et sans amis ?

Agir avec détermination et pragmatisme

Certes, les besoins sur le terrain sont colossaux et dépassent de très loin les moyens de Malte Liban, mais la générosité de nos donateurs a déjà prouvé au cours de ces 35 dernières années que des montagnes avaient été déplacées lorsqu’il a fallu construire, sous les bombes, dix centres médicaux en pleine guerre au Liban.

Face à l’ampleur de la catastrophe sanitaire qui sévit au Liban, si nous n’avons sûrement pas le droit d’être naïfs en voulant croire que nous arriverons à nous substituer à la puissance étatique, en revanche, nous avons le devoir d’agir avec pragmatisme et détermination car nul ne peut admettre que le Liban disparaisse à petit feu faute d’assistance.

Et même si parfois, nous déplorons légitimement que notre action ne soit qu’une goutte d’eau dans un océan de besoins, soyez bien convaincus que si cette même goutte venait à manquer, les souffrances des malades libanais deviendraient encore plus inhumaines.

Malte Liban souhaite consacrer un budget de plusieurs centaines de milliers d’euros d’ici fin 2022 pour financer des équipements médicaux destinés à secourir un grand nombre de patients atteints de cancer.

(1) Ce chiffre ne reflète pas le vrai nombre de cas, car nombreux sont les patients qui n’ont pas pu être diagnostiqués
faute de moyens et qui ne sont donc pas recensés dans les décomptes des statistiques médicales.

Chers Donateurs, portons-nous au secours de cette immense détresse afin que la France et le Liban demeurent des terres de fraternité et d’humanité liées par une amitié qui dure depuis plus de neuf siècles.

Charles-Henri d’ARAGON,
Président d’Honneur

Albert KFOURI,
Président

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