Appel de détresse : la Covid 19 fait des ravages au Liban

Depuis début janvier le coronavirus frappe très durement le Liban, avec une montée vertigineuse du taux de contamination qui atteint certains jours jusqu’à 5 500 nouveaux cas (ce qui représente à l’échelle du Liban l’équivalent de plus de 3 fois le nombre de cas actuels en France).

Le secteur hospitalier libanais est incapable de répondre à un tel nombre de patients. Depuis la mi-janvier, la situation dans les hôpitaux libanais, toutes régions confondues, est devenue apocalyptique :

• Le cap de saturation des services de réanimation a été franchi dans le pays tout entier.
• Le personnel soignant, dont une grande partie est touchée par le virus, est débordé ; les médecins tentent de traiter leurs patients au téléphone pour désengorger autant que possible les établissements hospitaliers… Quant au corps infirmier, il est très affaibli, notamment en raison des licenciements qui ont suivi l’explosion du Port de Beyrouth où tous les hôpitaux de la ville ont été lourdement touchés.
• De nombreux patients gravement atteints du coronavirus attendent plusieurs jours qu’un lit se libère pour être hospitalisés ; d’autres sont traités dans leurs véhicules ou assis sur des chaises sur les trottoirs devant les bâtiments hospitaliers.
• Les patients en détresse respiratoire ne trouvent pas de place dans les hôpitaux.

Dans nos 10 Centres Médicaux et Sociaux, nos 300 Professionnels de Santé de l’Ordre de Malte au Liban se débattent tous les jours pour sauver des vies mais nous manquons atrocement d’oxygénateurs, de concentrateurs d’oxygène portables et de médicaments pour secourir les patients qui ne trouvent plus de place dans les établissements hospitaliers.

C’est pourquoi nous vous adressons cet appel de détresse afin de pouvoir mettre un respirateur face à chaque patient en détresse respiratoire que nous soignons.

Ce faisant, ce ne sont pas uniquement des vies que nous sauverons, mais nous recréerons aussi de l’espoir et nous contribureons à neutraliser cette peur qui s’est abattu sur le Liban et qui  risque de précipiter le pays tout entier dans un cycle infernal de division et de « déconstruction ».

Albert KFOURI, Président